L’onychophagie, ou l’acte de se ronger les ongles de manière fréquente et compulsive, est un problème répandu qui concerne près d’une personne sur trois. Les enfants, adolescents et jeunes adultes peuvent être atteints, l’incidence étant plus élevée chez les sujets âgés de 35à 49 ans. Les enfants d’âge scolaire seraient touchés par les formes les plus sévères du trouble.
Causes
Bien que les causes précises soient difficiles à établir, l’onychophagie a un lien prouvé avec le stress et l’anxiété. Se ronger les ongles serait une manière de se libérer de son angoisse, de calmer ses agitations, de se recentrer. Le geste s’observe également chez les enfants qui vivent de la solitude ou de l’ennui. En fait, selon certains spécialistes des thérapies comportementales et cognitives, l’onychophagie serait à la fois « la manifestation physique d’un combat psychique intense » et « le problème psychologique le plus courant et le moins pris en charge ».
Complications
Au-delà des conséquences esthétiques (mains abîmées), et des répercussions sociales et psychologiques (gêne, isolement, manque de confiance et comportement agressif), l’onychophagie peut entraîner des complications médicales non négligeables:
– Les mains peuvent transmettre une multitude de bactéries et engendrer plusieurs pathologies infectieuses, fongiques et virales, dont la grippe, la gastroentérite et l’herpès.
– L’acte répété peut induire des déformations de la dentition, de la gencive et du palais. Il peut également contribuer au déchaussement des dents et encourager l’érosion de l’émail.
– L’irritation générée favorise la propagation d’inflammations telles que les gingivites.
– Les mordillements peuvent provoquer des microlésions et des plaies cutanées menant à la formation d’infections (panaris) et d’abcès.
Traitement et prévention
L’onychophagie est avant tout un trouble psychique qui nécessite une prise en charge psychologique. La reconnaissance, la gestion et la prévention du stress sont normalement au cœur des séances de thérapie. Des exercices de relaxation et de respiration peuvent aussi être enseignés au patient.
L’approche psychologique est souvent accompagnée d’un traitement symptomatique. Les vernis amers peuvent apporter une aide importante. Mettre des pansements au bout des doigts, mâcher de la gomme sans sucre ou s’occuper les mains avec de petits objets sont d’autres astuces courantes.
Les parents ont un rôle crucial dans la prévention de l’onychophagie chez leurs enfants. On recommande de leur couper les ongles fréquemment, de leur expliquer les inconvénients et les risques liés à la pratique, d’éviter les remontrances et de privilégier une approche basée sur l’écoute et la compréhension.