Le syndrome du canal carpien est une affection fréquente et souvent négligée qui cause des dommages irréversibles si elle n'est pas traitée rapidement. Il survient à l'âge adulte et le plus souvent chez les personnes de plus de 50 ans. Le syndrome du canal carpien touche aussi bien les hommes que les femmes, mais la femme est quatre fois plus susceptible d'en souffrir que les individus de sexe masculin.
Le syndrome du canal carpien survient lorsque le nerf médian qui passe par le poignet est comprimé dans son canal, le canal carpien. Cette compression nerveuse affecte les fonctions sensorielles et motrices de la main, ce qui peut provoquer des engourdissements, des douleurs et l'impossibilité d'effectuer certains mouvements. Dans la majorité des cas, la maladie est bilatérale, c'est-à-dire qu'elle touche les deux mains.
Plusieurs causes peuvent être à l'origine du problème, notamment des mouvements de flexion répétés, des déséquilibres hormonaux, une anomalie structurelle ou osseuse, ou certaines maladies chroniques.
Le diabète, le tabagisme, la grossesse, l’arthrose, l'hyperthyroïdie, le surpoids, la ménopause et la fracture du radius figurent parmi les facteurs de risque les plus courants.
Les principaux symptômes du syndrome du canal carpien sont, par ordre d'apparition, les suivants :
– Douleur ou sensation de brûlure dans la main, les doigts ou l'avant-bras.
– Engourdissement et picotements dans la main, en particulier dans le pouce, l'index et le majeur. Les symptômes s'aggravent la nuit, et causent des éveils nocturnes et le besoin de secouer la main.
– Aggravation des symptômes en cas d'activité manuelle ou de conduite.
– Sensation de gonflement des doigts et de la main.
– Faiblesse, maladresse et perte de dextérité.
Des engourdissements et des picotements dans la paume de la main ou dans les doigts sont généralement les premiers signes de la maladie. Ces symptômes surviennent surtout la nuit, ou tôt le matin, et provoquent souvent des insomnies ou des réveils nocturnes. Des démangeaisons ou des douleurs brûlantes sont parfois ressenties. Les patients doivent souvent secouer la main affectée pour faire disparaître l'engourdissement.
Pendant la journée, les symptômes peuvent être déclenchés par des activités telles que la conduite, l'utilisation prolongée du téléphone ou la lecture du journal.
Avec le temps et l'évolution du problème, on observe une perte de sensibilité, au début transitoire puis permanente, dans les doigts de la main. Les patients atteints perdent le toucher et la sensation du toucher au niveau du pouce, de l'index, du majeur et de la moitié du quatrième doigt. Par la suite, lorsque l'affection s'aggrave, on observe une atrophie, c'est-à-dire un affaiblissement des muscles de la base du pouce à la paume de la main. Une perte de dextérité manuelle et une diminution de la force des muscles du pouce et de la paume de la main sont alors observées. Le pincement du pouce et de l'index s'ensuit. Il devient difficile de manipuler de petits objets tels que des pièces de monnaie ou de boutonner des vêtements. La maladresse s'installe au point de faire tomber des objets et de causer des difficultés pour écrire.
Le diagnostic repose principalement sur l'examen clinique et la description des symptômes. Divers tests de provocation, notamment le signe de Tinel, le test de compression de Durkan, le test d'élévation des membres et la manœuvre de Phalen, peuvent également être utilisés pour évaluer les symptômes et les symptômes.
Le Scratch Collapse Test est très utile pour confirmer la présence et localisation précise des lésions nerveuses.
L'électromyogramme (EMG) et les tests de conduction nerveuse sont des examens complémentaires parfois recommandés pour établir un diagnostic différentiel et mesurer la gravité des lésions nerveuses. Ils permettent également de confirmer avec précision le site de la compression nerveuse.
Tous les patients présentant un engourdissement de la main dans la zone correspondant au nerf médian (majeur de l'index) doivent être examinés non seulement à la recherche d'un syndrome du canal carpien, mais aussi d'une compression de ce nerf au niveau du coude, sous le lacertus fibrosus.
Le scratch collapse test est une manœuvre d'examen physique très peu connue, mais très utile pour diagnostiquer une compression nerveuse telle que le syndrome du canal carpien ou le syndrome du lacertus.
En effet, entre 33 et 50 % des patients présentant une compression du nerf médian dans le canal carpien ont également une compression similaire plus haut, au niveau du coude et de l'avant-bras. Si cette compression n'est pas identifiée et traitée, de nombreux symptômes peuvent persister après l'opération du canal carpien. La méconnaissance de cette pathologie est une cause fréquente d'échec de la chirurgie du canal carpien.
Outre le maintien d'un mode de vie sain et le contrôle des maladies chroniques, plusieurs mesures peuvent contribuer à soulager les symptômes. La prise en charge conservatrice comprend des exercices d'étirement et de mouvement des nerfs, la pose d'une attelle nocturne,la prévention des postures incorrectes ou non ergonomiques et la réduction ou l'élimination des mouvements répétitifs.
Le port d'une orthèse nocturne peut être recommandé pendant quatre à six semaines. Si, à l'issue de cette période, les symptômes sont toujours présents ou si les signes réapparaissent à l'abandon de l'orthèse, une intervention chirurgicale est nécessaire. Les orthèses ne constituent pas une solution permanente au problème et peuvent, au contraire, avoir un effet négatif sur le protocole de traitement.
Des injections de cortisone,réalisées de préférence sous contrôle échographique, sont parfois pratiquées pour le traitement soulager temporairement la pression à l'intérieur du canal carpien. Elles peuvent également être utilisées comme épreuve thérapeutique lorsque le diagnostic est incertain. Les injections peuvent masquer les symptômes alors que la compression continue et ne doivent pas être répétées pour éviter le développement de lésions neurologiques irréversibles.
Deux types de chirurgie sont possibles lorsque le traitement conservateur ne suffit pas à améliorer les symptômes.
La méthode de décompression conventionnelle ou "ouverte" consiste à pratiquer une incision de 3 à 4 cm dans la paume de la main pour couper le ligament carpien transverse et réduire la pression sur le nerf médian. C'est la méthode la plus courante dans le système de santé publique canadien. Malheureusement, cette méthode est invasive et sacrifie inutilement de nombreuses structures interposées entre la peau et le ligament visé par la chirurgie, ce qui entraîne une convalescence de plusieurs mois.
Le Dr Brutus privilégie une méthode alternative plus récente et moins invasive appelée la décompression endoscopique. Cette technique permet de couper sélectivement le ligament à l'aide d'instruments miniaturisés introduits par une mini-incision pratiquée dans l'avant-bras. La décompression se fait en quelques minutes sous anesthésie locale. Contrairement à la méthode conventionnelle, la peau et les muscles de la main ne sont pas endommagés. La douleur est minime et le soulagement des symptômes est rapide. Cette méthode permet également de traiter les deux mains en une seule séance, ce qui raccourcit considérablement la période de convalescence.
La libération endoscopique offre des avantages considérables en termes de confort et de productivité. En raison de sa nature moins invasive, elle permet un soulagement rapide des symptômes, une meilleure récupération motrice et un retour beaucoup plus rapide aux activités normales.
La libération endoscopique permet de soulager rapidement les engourdissements et les picotements. La durée du rétablissement complet et de la reprise des activités varie de quelques jours à quelques semaines, selon le patient. La récupération ne nécessite pas de rééducation.
La durée moyenne de l'arrêt de travail est de 14 jours pour les patients traités par la
méthode endoscopique, contre 32 jours pour les patients opérés à ciel ouvert.
Le délai moyen de reprise de la conduite automobile est de 3 jours après la décompression endoscopique, contre 28 jours avec la procédure conventionnelle.
De plus, la douleur cicatricielle est considérablement réduite par la technique endoscopique, ce qui limite les inconvénients liés à la prise d'analgésiques narcotiques.
En général, le taux de satisfaction des patients ayant subi une décompression endoscopique est beaucoup plus élevé. Selon une étude menée auprès de patients ayant expérimenté les deux méthodes, 95 % d'entre eux ont préféré la méthode endoscopique.
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La décompression endoscopique à l'aide du système Smart Release est le moyen le plus efficace et le plus rapide de traiter le syndrome du canal carpien.
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Aperçu - Guide pratique pour le syndrome du tunnel carpien
Le Dr Jean-Paul Brutus et Nathalie Brisebois (ergothérapeute) répondent aux questions les plus fréquemment posées sur le syndrome du canal carpien et offrent des conseils pour traiter la maladie sans chirurgie.